Coup d'inspiration [Pv Liam]

Je n'arrivais plus à dormir depuis deux jours déjà, et mon humeur était des pires. Je ne supportais même plus de croisais le regard des autres élèves dans les couloirs. Lorsque j'allais en cours je ne répondais pas aux questions que me posaient les profs, sauf lorsqu'ils me menaçaient de me virer, ce que je ne souhaitais en aucun cas. Par contre, je m'étais totalement renfermé sur moi même. Je n'avais voulu parler à personne depuis des jours. Je ne parlais qu'à moi même, et je ne vivais que pour moi même. Et pour cette compos' qui me hantait. Je ne pensais qu'à cela jours et nuits. Je ne bossais plus que sur cette unique chanson qui me torturait l'esprit. Je la jouais, dans ma chambre, au risque de réveilles mes voisins de dortoirs, et qu'ils finissent par me détester, mais je n'en avais strictement rien à fiche. Je voulais absolument trouver ce qui n'allait pas chez moi. Je n'avais jamais, au grand jamais eu autant de mal à trouver les paroles d'une chansons, et c'était frustrant.

Ce jour là, je m'étais levé dés que le jour s'était levé. De toute manière je n'avais pas dormi de la nuit, je n'avais pas même eu le courage d'aller sur mon lit pour me tourner et me retourner durant des heures dans le noir en attendant que le sommeil vienne me prendre, tout en sachant pertinemment qu'il ne viendrait pas. A la place, j'avais pris ma guitare, comme la veille, et j'avais joué la mélodie pendant des heures. J'avais cherché les imperfections, j'avais changé les notes qui n'allaient pas, et je la jouais en boucle espérant que mes petits arrangements, presque imperceptibles pour une oreille qui ne connaissait pas la chansons. Mais c'était tout aussi inutiles pour moi de changer ainsi cette musique. L'inspiration m'avait quitté, lâchement. Alors, je m'étais contenté de m'exciter sur une mélodie pourtant parfaite. En tout les cas, ce qu'il y avait de bien là dedans c'est que je pouvais la jouer en fermant les yeux maintenant, et sans aucunes hésitations. C'était une maigre consolation.

Je disais donc que je m'étais levé à l'aurore ce matin, et après avoir revêtit un t-shirt gris à manche longue, et un pantalon noir en toile, et une paire de baskets d'une simplicité alarmante, j'étais parti en direction de la cafèt. Comme de bien entendu il n'y avait personne. Mis à par un couple de jeunes qui n'avaient certainement pas dormis cette nuit non plus. Enfin ... Je m'étais mis dans un coin de la salle, avec ma guitare, qui ne me quittait plus du tout, et avait décidé que j'avais très faim ce matin. Aussi j'avais pris un plateau extrêmement bien rempli. Aussi, je m'étais pris deux croissants, parce que je n'aimais pas le gout trop amer des pains aux chocolats qui me dégoutaient au bout de deux bouchées. Un café, avec un fond de lait et deux sucres. Une pomme bien jaune, parce que c'était les plus sucrées, et parce que les rouges étaient trop amers et qu'ils n'avaient pas mis de pommes vertes. Et enfin, j'avais décidé de manger des toasts avec de l'oeuf et du bacon. C'était assez étrange de voir à quel point il y avait de choix ici.

Je mangeais alors, lentement. Très vite les premiers élèves déboulèrent et au bout d'une heure une cacophonie infernal avait envahit la salle, mais je n'y faisais pas vraiment attention. Je mangeais encore, m'attaquant à un de mes croissant après avoir finit mes toasts. J'aimais prendre mon temps, parfois, le matin. Il m'arrivait de passer des matinées entière à manger, juste parce que je ne savait pas trop quoi faire d'autre, qui serait plus utiles ou plus intéressant pur moi. Ce n'est qu'une demi-heure plus tard que je me sentis prendre un minimum de bonne humeur. Lorsqu'une jeune fille rousse entra dans la salle. Je ne sais pas ce qui m'a fait hésiter chez elle. Peut être son déhanché subtil, mais délicat, ou alors la manière dont sa lèvre se pinça lorsqu'elle remarqua le monde fou qu'il y avait dans la salle. Elle s'empara d'une pomme et disparut trop vite à mon gout. Je n'avais pas eu le temps de la contempler comme je l'aurais souhaité. Mon coeur s'emballa, une sensation étrange raviva ma poitrine. Une chose que je n'avais pas eu envie de ressentir depuis Elle. je secouais la tête, et me plongeais dans mon repas, encore, tout en me demandant qui était cette jeune femme.

- Pfff... Ca ne sert à rien ! Dis-je alors que son visage hantait mon esprit, et que cela faisait encore une heure et 32 minutes que je mangeais sans grande conviction.

Je décidais alors d'aller vers les studios pour jouer un peu, ce qui pourrait me calmer. Mais lorsque j'arrivais, ils étaient tous occupés. Génial ! C'était mon jour apparemment. Mais alors que j'allais pour partir, j'entendis une voix de femme qui m'arrêta dans mon élan. La chanson était apparemment, une composition personnelle. Les paroles étaient imprégnées d'une sorte de sensibilité croissante, teintées d'une mélancolie pure que la voix de la chanteuse savait rendre avec exactitude. C'était sublime, à ne pas s'y méprendre. Je me sentis alors attiré par la voix, et me retrouvé devant un des studios. Le morceau de guitare était cependant trop simple à mon gout, et je sentais que la jeune femme devait se sentir plus à l'aise avec un micro qu'avec un instrument.

J'ouvris la porte doucement, et quel ne fut pas mon étonnement en me retrouvant face à la superbe créature de ce matin. Mon coeur sembla s'arrêter un instant, et j'eus du mal à respirer. C'était comme si ... Je trouvais enfin ce qui pouvait me rattacher à cette école. Une chanteuse. Je me sentis prit dans une vague d'émotion forte, comme dans des montagnes russes. Je me mis à sourire bêtement, ce qui ne m'était pas arrivé depuis des années maintenant. Alors que je pensais encore que la vie avait un sens. Je pris conscience que la jeune femme venait d'arrêter de jouer, et je repris quelque peu contenance, tout du moins j'essayais. J'applaudis, lui faisant part de ma présence.

- Excuse moi ... J'étais venu jouer et ... J'ai entendu ta voix. Dis-je en excuse à ma présence. J'espère que je ne te dérange pas.

Ma voix était mal assurée, je le savais, mais je me sentais bien étrange. J'avais les mains moites, et mon regard se troublait. Je secouais la tête pour me remettre les idées en place. Je ne connaissais pas même son nom.

- Je suis Liam Owen, Dis-je en lui offrant un sourire en coin, charmeur. Puis je connaitre ton nom ?

Lorsqu'elle tourna son regard vers moi, je ne pus même plus bouger. J'étais figé sous la beauté de son regard émeraude. Elle était si belle ainsi, d'une simplicité merveilleuse qui révélait un caractère que je ne doutais pas d'appréciable. Durant quelques secondes, j'eus le plaisir de la contempler à ma guise, envie que j'avais depuis que je l'avais aperçu à la cafétéria. Comme je l'avais tout de suite deviné, elle était sublime, tout simplement. Ses cheveux d'un rouge flamboyant, m'avaient tout de suite impressionné. Apparemment, c'était une jeune extravertie qui s'assumait tel qu'elle pouvait l'être et que la timidité ne cloué pas au sol, comme moi à cette instant. Mais nous y reviendront plus tard. Je passais directement à son, corps. Là encore j'eus le plaisir de remarquer qu'elle assumait ses courbes, sans pour autant les mettre en avant. Habillée d'un pantalon noire, et d'un chemisier rose que je trouvais très sympathique, elle était de ses filles que la nature avait doté d'une beauté naturelle marquée, que peu d'hommes cependant savait reconnaitre.

J'avais le gout des jolies choses, et cette fille était de loin la plus belle des créatures que j'ai pu observer entre ses quatre murs. Elle me fascinait tant dans son comportement, que par sa voix qui m'avait fait frémir. Je ne doutais que pas que ce fut elle, ou tout du moins pour le moment. J'étais parti sur une très bonne impression face à cette jeune et jolie femme, et je me sentais redevenir moi même. Aussi étrange que cela puisse paraitre, autant pour moi que pour vous j'imagine. Je n'arrivais pas à me montrer arrogant, ni à la déshabiller du regard, comme j'avais pris l'habitude de faire avec les autres. Je me trouvais plutôt pris d'une soudaine timidité, ce qui ne m'étais à vrai dire pas arrivé depuis que je l'avais rencontré Elle, il y a des années en arrière. Je réussi tout de même à parler aussi étrange que cela fut, c'était un véritable miracle. J'avais peur que si je l'approchais je ne puisse plus rien faire, plus parler. La seule envie que j'aurais serait de la prendre dans mes bras, et je doute qu'elle le prenne bien ... Bref ...

Elle me sourit en m'assurant que je ne la dérangeais pas. Elle continua en m'annonçant qu'elle ne trouvait pas sa mélodie fabuleuse, et je ne pus lui répondre. Certes, pour ce qui en était de l'accompagnement il y avait certainement quelques retouches à faire, mais sa voix était une pure merveille. Si vraie dans ses intonations, et dans ses émotions que j'en aurais eu les larmes aux yeux. Mais il fallait bosser sur la mélodie, c'était un cas avéré. "On" ? Tiens, je me mettais à parler pour nous deux maintenant ? Bizarrement j'aimais cette pensés, mais je ne devais en aucun cas m'emballer. Pourquoi est ce que je me sentais si heureux à l'idée qu'elle accepte ma compagnie ? Cette fille était une parfaite étrangère pour moi, je ne devrais pas avoir cette impression dans ma poitrine. Cette chaleur qui me réconfortait. Cette impression de la connaitre depuis longtemps.

Lilith Morgane. Je décidais immédiatement que je trouvais son nom sublime, et sa voix lorsqu'elle prononçait mon nom tout autant. C'était originale et beau en même temps. Son nom lui allait comme un gant, enfin ... C'était mon avis personnelle. Mais c'était la vérité. N'est ce pas ? Pfff... Pourquoi est ce que je doutais ainsi sur une pensée aussi impersonnelle, et inutiles ? Je devais me reprendre vite fait avant de ne me faire passer pour un abruti profond. J'offris un sourire en coin à Lilith, alors qu'elle m'en offrit un encore plus beau, flamboyant, qui illumina son visage d'un halo de joie qui me rendit presque euphorique. Elle parla une fois de plus, et je remarquais que je ne me lasserais jamais d'entendre sa voix.

Et me demande me ravie. Elle voulait que je l'aide avec sa mélodie, et commença à bégayer, tout en s'activant, souriant, hésitant, dans un comportement comique mais adorable. Je gardais mon sourire lorsqu'elle s'arrêta, en rougissant quelque peu. Je la trouvais craquante, et de plus, j'étais ravie de sa demande. Elle m'avança dans un sujet de discussions sur lequel j'étais à l'aise, et je l'en remerciais. Je m'avançais alors vers elle, et lui souriant je lui répondis d'une voix aux intonations joyeuses :

- Oui bien sur. Puis, en lui désignant sa partition, Je peux ?

Je m'emparais de la feuille, non sans avoir frôlé sa main avant. Des frissons de plaisir parcoururent mon corps. Je fis en sorte de me concentrer sur sa fiche, et remarquait, avec plaisir, qu'il y avait pas mal de points communs avec ma propre mélodie. Je souris, lorsque je sortie ma guitare de son étui, pour commencer à jouer. Je m'emparais d'un tabouret, et m'assis dessus, mettant la partition, devant mes yeux.

- Ca ressemble étrangement à une de mes compositions ... Murmurais-je plus pour moi que pour elle. Mais je ne doutais pas qu'elle l'eusse entendu.

Je me mis alors à gratter les cordes, jouant cette mélodie qui ne me hantait plus vraiment à présent. Je la jouais une première fois juste pour voir si je pouvais faire quelque chose pour qu'elle s'accorde mieux avec ce que Lilith avait écrit. Mais non, tout était déjà parfaitement clair, tout était magnifiquement bien synchronisé. J'en fus très satisfait, et lorsque je finis de jouer je me tournais vers Lilith, le sourire aux lèvres. Je lui lançais alors un regard d'une douceur exceptionnel. Le genre de regard que lance un garçon épris d'une jolie fille, alors qu'il avait encore peur de la faire fuire.

- Chante pour moi. Dis-je d'une voix douce alors que je reprenais les premiers accords.

Je sentais son regard brulant dans mon dos alors que je commençais à jouer. Je tachais de me concentrer sur mes doigts qui glissaient sur les cordes, ou sur les notes qui courraient sur le papier, plutôt qu'à ses yeux verts pétillants qui ne me lâchaient pas. Pourtant, je savais qu'il suffisait que je détourne le regard une seule seconde pour croiser ses yeux brillants, et dieu seul sait combien j'en avais envie. Mais je savais aussi qu'alors je me perdrais dans son regard, et j'en oublierais certainement tout le reste. Je préférais jouer, au moins ca me donnait le sentiment que je pouvais lui servir à quelque chose, plutôt que de la dévisager sans rien dire, juste dans le but de m'imprégner de chaque détails de sa personne. Je jouais alors, avec encore plus de virtuosité que d'habitude, tant j'avais peur de me déconnecter de la musique. Tant j'avais peur d'oublier les notes. Tant j'avais peur de croises son regard, et de me laisser submerger par un sentiment chaleureux et intense, qui me rendrait fiévreux et d'autant plus hésitant. Je ne devais pas être faible.

Lorsque finalement je lui demandais de chanter pour moi, je remarquais qu'elle semblait un peu perdue dans ses pensés. Elle me regardait toujours, et durant le cours instant où je me tournais vers elle je pus remarquais que l'excitation la rendais tout simplement radieuse. Ou tout du moins, je préférais penser que c'était une forme avancé de satisfaction dût au fait que je lui avais offert une mélodie pour sa chanson sur un plateau d'argent, qui la rendait aussi splendide. Enfin, plus splendide qu'elle ne l'avait été jusqu'à présent. Parce que, si je m'écoutais, j'aurais souhaité qu'elle fut ainsi parce que j'étais là, moi. Pas ma guitare ou ma chanson, juste moi. J'aurais voulu que ce sourire flamboyant, et cette étincelle qui rendait ses yeux encore plus vivants et claires qu'ils ne l'avaient été, soit uniquement pour moi. Tiens ... Depuis combien de temps est ce que j'avais de tel pensés au sujet d'une fille ? Je n'avais jamais pensé ainsi. Pas même avec Elle. Et ce sentiment dans ma poitrine. Mon coeur qui battait extrêmement fort et rapidement depuis que j'étais entré dans cette pièce. Tout cela était si étrange. Et pourtant si agréable. Lilith Morgan... Rien que son nom me réchauffait le coeur.

Ce pourrait-il que je sois la victime d'une sorte de coup de coeur ? Un sentiment qui te prends les tripes sans prévenir, en une demi seconde. Une sorte de drogue sans laquelle je ne me sentirais plus moi même, si je n'avais plus la joie de l'avoir auprès de moi. Un ... Comment ils appellent cela ? Coup de foudre ? Pouah ! C'était minable, vraiment minable. Est ce que j'étais vraiment le genre de garçon qui pensait pouvoir tomber amoureux d'une fille juste en croisant son regard, ou en lui demandant son nom ? Non ! Rien que le mot amour me rendait malade. Je ne voulais simplement pas y penser, y croire, ou le vivre. J'étais très heureux seul. Vraiment, très très heureux ... Et pourtant, plus je restais dans cette pièce, plus ma conviction faiblissait.

Et j'avais peur.

Alors je jouais. Lilith se mit à chanter pile au bon moment. Sa voix s'éleva tout autour de moi, dans un chant mélancolique et envoutant. Je grattais les cordes avec conviction et passion. Les notes s'enchainaient avec naturalisme, et sa voix résonnait dans une symphonie absolument fabuleuse. Fruit d'une collaboration fraiche et parfaite. Ma mélodie et ses paroles se complétaient, se positionnaient, et s'enchainait durant des minutes sans arrêts, dans une beauté sans nom qui me rendit faible, et heureux. Je l'écoutais d'une oreille, tandis que je me concentrais tout de même pour ne pas faire d'erreurs dans mes accords. Et pourtant, je n'entendais qu'elle. Et sa voix comme le chant du rossignol, qui me donnait une impression de liberté fantastique. J'aurais pu voler. J'oubliais déjà tout ce qui nous entouraient. Tout ce qui n'était pas elle, moi et cette chanson tout droit sortie d'une imagination commune, faite pour se rencontrer et se compléter. Le destin ? Peut être, ou alors simplement la chance. Ce qui serait une grande première.

Mais trop vite la chansons se termina, sans pour autant briser la bulle de légèreté et d'allégresse dans laquelle je me trouvais. J'aurai souhaité rester dans cette pièce durant des heures encore pour l'écouter chanter. Je me tournais alors vers elle pour voir sa réaction, elle je la trouvais les yeux magnifique, et un sourire flamboyant sur les lèvres, qui me regardait avec une expression de joie intense, qui me donna envie de lui rendre son sourire. Ce que je fis d'ailleurs. Elle était adorable. Elle se mit à parler, et son excitation était identifiable. Cependant, sa voix était maitrisée, calme, douce. Rassurante en un sens, et c'est ce qu'il me fallait. Elle me dit que j'aurais du la rencontrer avant, et cela sonnait presque comme un reproche, mais je le pris bien, et ria tout de même. C'était sur, j'aurai du la rencontrer avant. Il y a des années que je la cherchais. Et maintenant, je refusais l'idée de la perdre de vue ne serait ce qu'une instant. Je goutais à une nouvelle passion que je savais qu'elle deviendrait très vite indispensable et dévorante. J'en avais besoin. J'avais besoin d'elle. Pour redevenir moi même.

-Désolé de vous avoir fait attendre, Demoiselle ! Dis-je sur le même ton qu'elle.

Elle me regarda durant un moment, semblait réfléchir à ce qu'elle devait me dire. Je lui souris doucement, heureux qu'elle ne me demande pas de partir pour la laisser travailler. Ce que je n'aurais, soit dite en passant, pas accepter. J'attendis alors, me délectant du fait que je l'avais tout près de moi, et que sa peau m'était presque accessible. Il me suffisait de bougeait mon bras vers le haut pour caresser sa joue. Mais je ne la fis pas, car elle me demanda pourquoi elle ne m'avait jamais vu avant.

Je fronçais alors les sourcils. Ne comprenant pas vraiment sa question. Ou plutôt, me demandant ce que je devais lui répondre. Il est vrai que, depuis que j'étais arrivé je mettais montré plutôt discret. Certes, j'avais couché avec une ou deux filles ... par semaine. Mais je n'avais pas cherché à me faire un nom, ou des amis. J'avais rencontré certains membres des groupes, mais dans ma classe je ne connaissais personne. Enfin ... Lorsque j'allais en classe. Je ne m'habituais toujours pas au fait que j'étais dans une école. C'était trop nouveau pour moi, pauvre mec qui avait fait toute ses études à la maison. J'étais plutôt perturbé.

- Et bien ... Je suis arrivé en cours d'année, et je ... Hum ... Je ne suis pas du genre très sociable. Je n'aime pas aller vers les gens ... En général. Dis-je en hésitant, cherchant le mieux les mots pour ne pas la faire fuire, ou pour ne pas qu'elle me déteste soudainement. Et je ... cherchais une chanteuse. Avouais je dans un souffle, en la regardant dans les yeux.

Il est vrai que cette idée me hantait depuis longtemps. Depuis que j'étais arrivé ici. Depuis qu'elle m'avait mis au défis de devenir meilleur. Depuis des années. Depuis que je m'étais perdu. C'était elle que j'attendais, que je cherchais. Et maintenant, je me sentais affreusement bien.

- Je passe la majorité de mes journées à composer, et je ne suis pas du genre à vouloir devenir populaire et connu de tous. Je pense que ca résume à peu près tout. Concluais-je en souriant.

Je me sentais quelque peu mal à l'aise, et je remarquais que j'avais perdu mon assurance nonchalante, qui pourtant me suivait partout. Avec elle, j'étais un garçon timide, hésitant, et fasciné. Tout ce que j'avais été avant. Tout ce que je souhaitais redevenir.

- Et toi, je pense que si je t'avais déjà vu je ne t'aurais pas oublié. Qui es-tu Lilith ? Demandais-je, alors que je souhaitais prononcer son nom, juste une fois.

Je ne remarquais qu'après avoir prononcé ma phrase que j'avais fait une petite erreur. J'aurais peut être du m'abstenir, et tourner ma langue 7 fois dans ma bouche avant de parler. Ou peut être plutôt 27 fois pour vraiment arrêter de faire des gourdes. Mais ca avait été avec un naturelle affligeant que je lui avais avoué que je "Cherchais" une chanteuse. Lui avouant pas la même occasion que je l'avais trouvé, et que par conséquent, elle était celle que je souhaitais avoir à mes cotés pour chanter. Cependant, elle ne répondit pas, mais je remarquais, avec un plaisir non feint, que ses joues rosirent quelque peu. Elle était donc touchée par ma remarque. Cette idée me fit sourire franchement. J'imaginais mes yeux pétillants étrangement d'une étincelle inconnue. Ou tout du moins, je refusais de mettre un mot sur ce que je ressentais à cette instant. Par crainte, principalement, que tout s'arrête et que je ne revienne à ma vie de Don Juan sans scrupules. Je ne voulais plus être ainsi. Plus maintenant. Ou tout du moins pas avec Lilith. Je ne voulais en aucun cas qu'elle sache qui j'avais été durant les dernière année de ma vie.

Et là encore, je me rendais compte que, dans mon esprit logique, je pensais déjà à une suite. Un avenir. Une continuation après cette rencontre des plus exquises. Et depuis quand est ce que je m'imaginais un futur ? Je n'étais, en général, pas le type qui se préoccupait vraiment de savoir ce qu'il voulait faire de sa vie. J'étais plutôt du genre à vivre au jour le jour sans me soucier des autres, de mes envies, ou de la bonne conduite à avoir. Est ce que je voulais devenir un homme de bien, me marier, et avoir des enfants, un chien et une grande maison ? Probablement pas non. Cette image de moi de ne m'avait d'ailleurs jamais traversé l'esprit. Alors, je décidais qu'une fois encore je ferai mieux de profiter de l'instant présent, sans m'inquiétait du fait que peut être, dans une ou deux heures, je la quitterais pour ne pas la revoir avant longtemps. Ou voir même jamais.

Remarque, j'avais peut être une chance pour qu'elle veuille garder contact avec moi, pas le biais de notre musique si spéciale et parfaite, une fois combinée. Est ce que pour une fois, ma connaissance de la guitare me permettrais d'avoir une vie un peu plus appréciable ? Ce serait bien la première fois que cela m'arriverait. Mais je devais garder la tête froide, et me concentrait sur ce qu'elle me dirait. Réponse à ma question, pour apprendre à la connaitre mieux. Si je continuais à la faire parler, elle me répondrait, et ne penserait pas au temps qui s'écoule, ou au fait qu'elle avait un truc à faire, et elle resterait avec moi. C'est tout ce que je souhaitais. La simple idée qu'à un moment elle passerait cette porte, sans se retourner, pour vaquer à ses occupations, me retournais l'estomac. Je ne voulais que profiter de sa présence, de sa personne, de son regard si lumineux, de ses rougissements si adorable, et de ses sourire si merveilleux. C'était tout.

Et jamais je n'avais senti un tel engouement à l'idée de comprendre, de connaitre quelqu'un. Je ne me souciais jamais de savoir le nom des filles avec qui je passais mon temps. Parce que c'était des informations inutiles pour moi, en général Je les prenais, les draguais deux minutes, profitais de leur corps pour mon bon plaisir, durant un certains, et le lendemain je les oubliais. Et je vivais ainsi depuis longtemps déjà. Personne n'avais jamais cherché à savoir qui j'étais, et je ne voulais connaitre personne. Sauf elle. Je n'avais pas pour elle, le même intérêt que j'avais envers les autres. Ce n'était une attirance physique qui me faisait rester avec elle, bien que je la trouvais ravissante. Je me délectais de sa voix, de son regard, de son rire, et de son sourire. Je me délectais de chacune de ses manies, ses tiques. La petite fossette qui se formait lorsqu'elle souriait. Et l'étincelle de joie qui s'éteignit lorsqu'elle se décida à répondre à ma question.

Je ne compris pas cela, et dans un élan pour la réconforter, je me rapprochais d'elle, jusqu'à ce que nos genoux et nos bras se frôlent. Se simple contact, presque infime fit frémir mon coeur entier. Un frisson de plaisir pure qui me coupa le souffle. Mais lorsqu'elle commença à parler, je stoppais net. L'observant, éberluait qu'elle puisse avoir une telle image d'elle même. Le mot "banale" me semblait affreusement mal venue. Si il y avait bien une chose que je trouvais fascinant chez elle, c'était son extravagance et sa manière d'elle si naturelle et elle même. Je ne la connaissais que depuis une petite heure, même moins, mais cela me semblait presque évident. Et si personne n'avait pu le remarquer avant moi, pas même elle, alors c'est que j'étais le plus chanceux des hommes. J'avais le plaisir de la voir comme elle était vraiment. Comment personne.

Cependant je la laissais se dénigrer, la laissant aller jusqu'au bout de sa pensés, et retenant mon envie de la prendre dans mes bras et la secouer pour qu'elle oublie ce genre de pensés sur sa personne. Elle n'était pas banale. Non, j'étais au moins sur de cela. Je lui rendit son sourire, timide, alors que le mien se faisait déjà plus rassurant. Je pris conscience qu'elle se confiait à moi, quant bien même elle ne me connaissait même pas. Pourtant, j'avais l'impression de savoir qui elle était. De la connaitre, depuis des années. De l'avoir attendue, bien trop longtemps. Enfin elle termina, avouant qu'elle s'ennuyait quelque fois, et prenant une inspiration je la contredis sur ses idées, d'une voix douce et roc ::

- Je ne pense que le mot "Banale" soit le plus approprié. J'aurai plutôt dit ... Naturelle, extravertie, joyeuse, optimiste, fascinante ... Ajoutais-je dans un souffle. Mais apparemment tu n'es pas très objective lorsque tu parle de toi. Modeste aussi, peut être.

J'avais le sourire aux lèvres, parlant avec une voix chantonnant, et presque joyeuse, et lui révélant mes pensés à son écart, sans aucune gênes. Pour une fois, je perdais ma timidité et lui parlais avec conviction. Je la regardais dans les yeux, sondant son regard émeraude. Remarquant alors que le centre de son regard était d'une couleur or liquide, flamboyant, qui la rendait encore plus attractive à mon regard désireux. Mais je continuais sur ma lancé, souhaitant, dans un élan illogique, tout lui dires sur mes pensés.

- Indépendante, aussi. Tu ne te soucie aucunement de ce que pense les autres de toi, et c'est remarquable. Je ne connais aucune filles qui est été aussi sure d'elle. Et dieu sait que j'en ai connue ...

Toutes, elles se ressemblaient en tout points. Fausses, menteuses, hypocrites, superficielles, et inintéressantes. Mais elle, elle était tout le contraire.

- Alors, non, je ne pense pas que tu sois banale. Et si tu t'ennuie vraiment, je me propose pour t'occuper ! Rajoutais-je avec un sourire amusé.

La curiosité. Ce n'était un sentiment que j'avais souvent. L'envie de déchiffrer, de comprendre, de connaitre. De savoir ce qui nous entour dans les moindres détails, sans que personne n'est aucun secret pour nous. Le simple fait de ne pas avoir à se sentir stupide, inculte, ou même très seul. J'aimais à penser que je n'avais plus besoin d'être curieux depuis longtemps, mais apparemment je me trompais lourdement.

Pourtant cela n'avais pas toujours était le cas. Je n'avais pas toujours ressenti cette indifférence évidente pour ce qui composait ma vie et mon monde. Le lieu où je me trouvais. Je ne connaissais même pas cette école. Je me fichais de savoir où était le self, les salles de cours, ou même le dortoir des filles. De toute manière il me suffisait de suivre les quelques panneaux informatifs qui indiquaient aux élèves les chemins à suivre pour arriver à leur but. Alors à quoi bon cela me servait-il de connaitre tous les recoins de cette établissement. De plus, il y avait tous les gens qui parcouraient ses couloirs avec un sourire merveilleux sur le visage. Ou un air incroyablement stressé. Ou encore avec une expression de rêverie presque affligeante. Apparemment il y en avait d'autre ici qui ne remarquait pas qu'ils étaient entourés. Mais ils avaient autre chose pour se raccrocher. Un monde imaginaire, de rêves qu'ils se devaient réaliser pour être heureux. Moi, je n'avais pas envie d'être heureux. Ou tout du moins, jusqu'à maintenant je n'en ressentais nul envie.

Peut être était ce parce que je n'avais été heureux que trop peu longtemps, mais que cela m'avait suffit à refuser de l'être à nouveau. Après tout c'est vrai que lorsque j'étais petit, j'avais touché le bonheur du bout du doigts. Je ne m'en rappelais cependant pas vraiment. Je me rappelles cette sensation de béatitude constante, cette insouciance qui m'habituait continuellement. C'était si bon d'être enfant. C'était si bon de ne pas comprendre ce qu'était la mort, la douleur, la tristesse, la solitude. C'était si merveilleux de n'avoir pour seul préoccupation que de savoir avec qui nous pourrions jouer aujourd'hui. Ou quel était le nom de cette arbre qui bordait nos chemins. L'envie de savoir m'avait longtemps habitait. Et mes parents avaient tout fait pour l'assouvir. Je venais d'une petite tribu, dans un petite village, dans l'état de Washington. J'avais des origines indiennes, grâce à mon père, et il m'avait souvent conté nos histoires. J'avais appris le monde ainsi. Par des légendes de vieux sages qui passaient de générations en générations, mais aucunes ne m'avaient préparer à la suite.

J'avais perdu ma mère, et ma joie de vivre presque en même temps. Oh, je me montrais souvent enjoué et plein d'optimisme, mais c'était uniquement pour ne pas être pris en pitié. Je ne voulais pas que les autres pleurs pour moi. Ma mère était la seule qui devait être pleurer à l'époque. J'avais vécu trop longtemps sans elle, et aujourd'hui encore je regrettais qu'elle ne soit plus là pour me conter des histoires. Depuis qu'elle était morte, je ne voulais plus rien savoir. je n'avais plus envie de connaitre. J'avais perdu gout à ce qui m'entourait. Et je fuyais le bonheur, dans la peur de vouloir souffrir à nouveau un jour. Je n'avais pas eu une vie facile, et pourtant, je refusais de m'en plaindre. Je n'y pensais d'ailleurs que très rarement. Mais à cette instant, précis, j'avais l'impression que toutes les barrières autour de moi s'effritaient. Je voulais la connaitre. Ma résolution s'évanouissait à mesure que je passais du temps avec elle. Je voulais tout savoir d'elle. Elle était fascinante, si différente de ce que je voyais d'habitude. Elle avait su m'impressionner, dés le premier regard probablement.

De plus, lorsqu'elle contredit mes pensés, mon envie de savoir qui elle était n'en fut que plus puissant encore. Je voulais lui poser milles et une questions. Tout savoir de ses gouts, de sa personne, de son passé. Je voulais la connaitre elle, plus que moi même. Je voulais m'effacer au profit de sa personnalité et des réponses qu'elle pourrait m'apportait. Je voulais que le temps s'arrête pour pouvoir profiter un maximum de sa présence si unique pour moi. Je me sentis frustré alors, qu'elle baissait la tête pour observer ses chaussures, dans une attitude proprement mal à l'aise. Je n'avais pas voulu me montrait indiscret, mais ce qui me dérangeait le plus c'était de ne pas la voir. J'avais besoin de croiser son regard, pour pouvoir me sentir près d'elle. C'était une chose qui me semblait presque vitale pour rester joyeux.

J'allais pour lui relevait la tête avec ma main lorsqu'elle me prit de cours, peut être avait elle sentie mon envie, ou alors le hasard faisait bien les choses. N'empêche, son sourire me fit fondre, et j'en oubliais ce qu'elle venait de me dire. Elle replaça une mèche tombée sur son doux visage derrière son oreilles, me souriant avec une timidité absolument fabuleuse. J'adorais la voir sourire, qu'importe ce qu'elle me disait à travers ce seul moyen de communication. Elle était si transparente à travers ses comportements, elle n'en était que plus étrange et fascinante pour moi. Je n'étais pas habitué au fait que je devais observer et déchiffrer les expressions d'une fille pour savoir qui elle était. Les autres étaient si superficielles ...

- Et bien ... Si je suis si nul que ca en devinette, je propose ... De discuter. D'apprendre à ce connaitre... Dis-je de manière tout à fait évasive.

Cependant je ne pensais pas qu'elle trouve l'idée très excitante. Après tout, devoir se confier à un parfaite étranger ne devait pas être facile tous les jours. Voir même quasiment impossible. Je trouvais soudainement mon idée très stupide et secouais la tête avec un quelque chose de .... Désolé. Je remis plutôt ma guitare sur mes genoux, près à jouer. Me tournant vers elle je lui souris avec bien être.

- Ou alors nous pourrions jouer un peu. Chanter. Quelle est ta chanson préférée ?

Et puis, c'était une manière comme une autre d'en savoir plus sur elle ...

Je ne sais depuis combien de temps exactement j'attendais de rencontrer quelqu'un avec qui je me sente bien. Avec qui je sentirai que je n'avais pas besoin de me cacher derrière un masque de dureté et d'indifférence. Et je savais aussi, que si je rencontrais cette personne, je souhaiterai qu'elle aussi me veuille. Comment dire cela sans que je ne sois pris pour une sorte de pervers finis ? Je voulais aimer. C'était une chose que j'avais envie de ressentir et de partager. Aimer quelqu'un, c'était pouvoir donner le meilleurs de soi même. Se découvrire aux yeux de l'autre, comme dans une sorte de miroir, sans faux semblants et sans appréhension. Je voulais savoir qui j'étais vraiment, et je voulais savoir ce que j'avais à offrir, surtout. Les sentiments n'étaient pas mon fort, et je fuyais en général face à eux. Mais pas cette fois. Souvent c'était la douleur, la peine, la tristesse qui me donnaient envie de vomir et de disparaitre. D'être seul sans que personne ne puisse me voir. D'être un autre pour ne plus vivre avec mes défauts et mes faiblesses. Mais cette fois, je me sentais incroyablement fort.

Et c'était bien là, une première. Jamais je n'avais eu la prétention de croire que je pouvais être quelqu'un de particulièrement fort, courageux ou téméraire. Je ne l'avais d'ailleurs jamais totalement été. En réalité, je pouvais me montrer ainsi face à des gens dont je me fichais royalement. On m'avait appris à faire la part des choses. Je ne pouvais décemment pas avoir une ribambelle d'amis, et tous les aimer et le leur montrer comme il se le devait. Non. Je n'avais d'ailleurs que peu de gens dans ma vie pour qui je me plierai en quatre. Mon père, mes soeurs, probablement, et mes amis d'enfances, quelques-uns seulement. Mais depuis longtemps je n'avais plus cherché à tiser des liens avec quelqu'un de nouveau, que j'avais à découvrire et à apprendre à apprécier. C'était étrange de ressentir soudainement ce besoin se faire sentir, et ne pas pouvoir le contrôler.

Lilith, j'adorais vraiment ce prénom, sembla approuver mon idée de chanter. Après tout, nous étions dans un local spécialement fait pour ce genre d'activité. Je la vis prendre à son tour une guitare, et elle se mit à gratter doucement les cordes. J'observais chacun de ses mouvements. Les notes étaient simple, s'enchainer avec douceur et aisances. Une ambiance plus triste s'imposa entre nous, traduit par cette mélodie qui m'était quelque peu familière. Je n'avais pas une grande connaissance en musique, et très souvent j'oubliais le noms des chanteurs et des chansons. Seul les airs restaient, dans mon esprit embrouillé. La voix de la chanteuse, que j'espérais bientôt mienne, s'éleva dans la pièce, dans un murmure contrôlait et douceâtre qui me réchauffa le coeur, et liquéfia mes membres. J'écoutais avec une attention toute particulière les mots qui s'échappaient de sa bouche avec une beauté toute particulière.

Tout cela m'avait terriblement manqué. Un plaisir simple, beau, et nouveau. Une sorte de découverte, un coup de foudre. Une nouvelle passion qui me démangeait, s'emparait de mon être, me rendait fiévreux. Me rendait faible. Me rendait incroyablement humain. J'accueillis sa voix avec une joie non feinte, bien que la chanson ne soit pas vraiment des plus joyeuses. Elle s'arrêta de chanter un instant pour me donner une petite explication sur son choix, bien que je ne lui ais pas demandé. Je comprenais pourquoi elle aimait cette chanson, et de mon coté, je l'aimais encore plus. Sunday, Bloody Sunday. C'était un excellent choix. Emplie de tristesse et de beauté. J'en venais à me demander ce qui avait fait qu'elle affectionnait cette chanson. Et je voulus lui demander, une fois encore, de me dire qui elle était. Mais je me retins, l'écoutant et l'observant alors qu'elle se prit dans la magnificience de l'instant.

Elle chantait comme personne, reflétant une beauté féminine tout bonnement délicieuse auquel j'étais loin d'être indifférent. J'aurais voulu jouer pour elle à cette instant, mais je me trouvais pétrifié devant le fascinant tableau qu'elle m'offrait. Comment pouvait-elle penser être si banale. Elle était tout simplement parfaite ainsi. Et sa voix qui rendait à la chanson son caractère pure et mélancolique me fit perdre la notion de vie. J'entrais dans un autre monde. Celui de la musique. Beau, ensorcelant, qui me rendait insignifiant. Mais trop vite, elle reprit contenance. Mal à l'aise, je bougeais un peu sur mon siège. J'étais sur que j'avais la bouche grande ouverte et les yeux pétillants d'une admiration extrême. Je me repris, et elle tourna vers moi une expression désolée. Je lui souris. Et elle me demanda alors qu'elle était ma chanson préférée.

Je perdis alors mon sourire. La chanson que je préférais je ne la jouais que le soir lorsque j'étais sur que personne ne pouvait m'entendre. Elle m'appartenait. Je l'avais fait mienne, bien qu'elle soit la propriété d'un groupe U2 au départ. Et oui, j'avais les même gouts musicaux qu'elle. N'était ce pas un signe du destin ? Je me mis alors à gratter à mon tour.

- Is it getting better, or do you feel the same?
Will it make it easier on you, now you got someone to blame?

Ma voix s'élevait tout d'abord avec une sorte de timidité naturel, qui me caractérisait lorsque je chantais. Je savais que ma voix n'était pas des plus merveilles. J'étais plus doué pour jouer. Mes doigts d'ailleurs allaient sur les cordes avec aisances aussi, mais les accordes avaient été améliorés, tout du moins, personnalisés par rapport à ceux de départ. Mais je savais aussi, que je m'étais habitué à cette chanson, de telle façon que je pouvais la chanter juste, au moins.

- You say one love, one life, when it's one need in the night
One love, we get to share it
Leaves you baby if you don't care for it ...

Cette chanson parlait de tout ce que j'avais connu de sentimental du moins, dans ma vie. Elle parlait de l'amour que j'avais porté à toutes ses femmes qui faisaient, ou avaient fait, celui que j'étais maintenant. Je chantais avec émotions, et c'était bien la seule mélodie que je maitrisais assez pour ca.

- Did I disappoint you or leave a bad taste in your mouth?
You act like you never had love and you want me to go without
Well, it's too late tonight to drag the past out into the light
We're one, but we're not the same
We get to carry each other, carry each other... one

Et surtout, elle me ramenait à des années auparavant, lorsque j'avais été brisé par une femme. Elle. J'en rêvais encore la nuit. Elle me rendait triste, désespéré. Et j'avais d'autant plus envie de haïr les autres. A cause d'elle, et de la manière si désinvolte avec laquelle elle avait joué de moi et de mes sentiments. Elle ne devait peut être pas avoir pensé à mal. Mais j'avais été meurtri. Et depuis qu'elle était partie, depuis que j'étais loin d'Elle, je me sentais comme une âme en peine.

- Have you come here for forgiveness,
Have you come to raise the dead
Have you come here to play Jesus to the lepers in your head
Did I ask too much, more than a lot
You gave me nothing, now it's all I got
We're one, but we're not the same
Well, we hurt each other, then we do it again

Ces mots je les connaissaient. Ces mots étaient les miens. Ils étaient mes pensés les plus secretes. Les plus enfuis. Et maintenant que je chantais ainsi, pour cette fille, je semblais reprendre vie. Je me dévoilais comme jamais. Et je n'en ressentais aucune gêne réelle. C'était comme normale d'être sincère avec Lilith. C'était comme normale de lui faire ainsi confiance. Et j'adorais déjà cela. Je prenais de l'assurance, m'enfermant dans une bulle de plus en plus légère.

- You say love is a temple, love a higher law
Love is a temple, love the higher law
You ask me to enter, but then you make me crawl
And I can't be holding on to what you got, when all you got is hurt

One love, one blood, one life, you got to do what you should
One life with each other : sisters, brothers
One life, but we're not the same
We get to carry each other, carry each other
One, one...

Et je repensais à la manière dont mes soeurs avaient tenté de me rendre le sourire. Je repensais à la manière dont j'avais tenté de reprendre vie, de remonter la pente. Et j'y arrivais enfin ...

Je regardais Lilith, dans les yeux. J'avais d'ailleurs passé toute la chanson ainsi. Lui dévoilant la partie la plus humaine de ma personnalité. Lui montrant, à travers une des plus belles chansons du monde -tout du moins pour moi- qui j'étais vraiment. Et je me demandais maintenant, enfin, si ce n'était pas un peu trop téméraire de ma part. SI je ne devais pas m'excuser, ranger ma guitare, et partir d'ici en courant. J'étais pétrifié. Et je ne savais pas comment elle allait réagir. La distance entre nous était de plus en plus restreinte, mais je le remarquais à peine. Je respirais lentement, doucement, à peine. Je me sentis tendu à l'extrême. Anxieux comme jamais. Et je me demandais si elle avait comprit ce que cette chansons signifiait vraiment pour moi. Probablement pas remarque...

Je ne chantais que rarement devant les autres. Les occasions qui me poussaient à me mettre ainsi en valeur ne se présentaient que rarement. D'ailleurs, depuis que j'étais ici, ce n'était que la seconde fois que je chantais avec un autre élève de l'école à mes cotés. Et c'était la première fois que j'en avais eu envie. Disons que lorsque j'avais rencontré un certain William, que je n'avais que croisé rapidement dans les couloirs depuis, il m'avait entendu chanter "Pirate" depuis la porte de la salle de repos des élèves. Mais j'étais bien meilleur pour jouer de la guitare, ou de la basse parfois. Je le savais parfaitement bien, alors je m'excitais pas sur ma voix qui était, d'après moi, irrécupérable. Je n'étais pas un ténor, c'est la vie. Personne n'est parfait.

Pourtant, je me retrouvais tout de même plongeait dans un torrent d'émotions fortes alors que j'enchainais les accords avec facilité. Je me souvenais de tout ce que cette chanson révélait sur moi. Je me souvenais de tous les détails qui m'avaient fait choisir cette mélodie pour me représenter, sans faux semblants, face à cette jeune fille qui me rendait homme. C'était tellement grisant de me sentir léger. Je comprenais enfin que si je le souhaitais je pouvais aller de l'avant. Oublier ses souvenirs qui me tourmentaient, et me blessaient, et que je ne rêvais que de laisser derrière moi. Je me perdais dans les yeux émeraude de Lilith, et je me laissais aller à espérer, simplement, que je pourrais retrouver vie grâce à elle.

Je ne savais pas vraiment pourquoi j'étais sorti aussi brisé de chez moi. Je ne savais pas pourquoi je me rattachais autant à ce défis qu'Elle m'avait lancé, comme si toute ma vie ne tournait qu'autour de ce point unique. Je n'étais pas un passionné de musique. Je ne l'avais d'ailleurs jamais vraiment été. Si j'avais commencé la guitare c'était parce que je savais qu'Elle, elle aimait les musiciens, et aussi parce qu'un jour elle m'avait demandé si je jouais d'un instrument. Souhaitant à tout pris lui plaire j'avais répondu que oui, et avait appris un morceau de guitare en 2 jours afin de le lui prouver. A partir de là, chaque soir je m'enfermais dans ma chambre et je passais la nuit à apprendre, à perfectionner mon jeu. Et lorsque je jouais pour elle j'avais la joie de voir un sourire ravie s'étendre sur ses lèvres. J'aurais souhaité que cette effort soi suffisant pour qu'elle arrive à m'aimer comme je l'aimais. Mais tout n'était que fantaisie dans notre monde à nous, je ne m'en étais rendu compte que beaucoup trop tard.

Et c'est pourquoi je n'avais pas tout de suite compris pourquoi est ce qu'elle m'avait ainsi rejeté le jour où je lui avais annoncé que je l'aimais. Pourquoi elle m'avait tout de suite comparé à l'homme dont elle était folle depuis des années déjà. Cette homme avait qui elle devait être aujourd'hui, si ce n'en était pas un autre. Tout du moins, ce n'était pas moi. Déjà. Et jusqu'à aujourd'hui, si quelqu'un était venu me dire cela, j'aurai voulu le tuer. Ou même je serai devenu fou. Je me serrais enfermé dans une salle noire et j'aurai tapé contre un mur jusqu'à ce que la douleur m'oblige à stopper. Mais je me rendais compte qu'en présence de Lilith je me sentais plus indifférent face au flot de souvenirs qui m'arrivaient en pleine figure alors que je venais d'arrêter de jouer. Je restais face à elle.

Elle baissa les yeux, encore, trouvant décidément ses chaussures fortes intéressantes. J'espérais juste qu'elles ne l'étaient plus que moi, et qu'elle ne faisait ca que pour me cacher sa gêne. Mais je voulais la voir. J'en avais besoin. Heureusement, une fois encore elle leva les yeux vers moi, et j'eus le plaisir de voir ses joues roses et son sourire timide. Elle était trop mignonne (*O*) ! Je dus me mordre la lèvre pour ne pas dire ce que je pensais à voix haute. J'aurai pu lui faire un tel compliment qu'elle serait encore plus gênée. Quoi que ... Cette perspective devenait incroyablement intéressante. Jusqu'à ce qu'elle se mette à bafouiller. Apparemment ma prestation l'avait séduite. Je souris doucement, alors que le rouge de ses joues devint encore plus intense.

Et cette fois je ne pus retenir mon geste. Tendant ma main, je touchais sa peau du bout des doigts. Caressant sa joue doucement. Sa peau se trouvait incroyablement douce sous mon touché. Et je sentis des milliers de frissons m'envahirent d'un coup. Comme une sorte de courant électrique qui me pétrifia durant un instant. Je me perdis dans son regard, et j'aurai voulu avancer mon visage vers elle. Mais je me retins, pourtant la distance entre nous était encore plus restreinte. Je laissais tomber ma main doucement, allant de sa joue à sa mâchoire avant de la remettre le long de mon corps, après avoir frôlé son épaule. Il me fallut quelques instants avant de ne pouvoir retrouver usage de la parole.

- Et bien ... Je dois avouer que cette chanson me fait revivre certains ... moments douloureux. Dis-je alors que je baissais les yeux quelque peu hésitant.

Mais je décidais que je ne voulais pas lui raconter quoi que ce soit. Je voulais simplement profiter de sa compagnie et oublier qui j'étais le temps de cette rencontre. Jusqu'à ce qu'elle décide qu'elle devait passer cette porte pour retourner à sa vie et moi à la mienne. Mais je redoutais aussi ce moment. C'était étrange. Vraiment très étrange. J'étais tellement différent avec elle que je ne l'étais avec les autres. Je perdais tous mes moyens. Je ne savais que dire. Et pourtant, je ne voulais pas que le silence ne la fasse fuir. Je parlais alors, sans vraiment réfléchir. En relevant les yeux vers elle.

- Mais là, tout de suite, je me sens incroyablement bien, et je pense que ta présence me rend ... J'hésitais un instant sur le bon mot à utiliser, mais finalement je me laissais aller... Heureux, Lilith.

Je me sentais bien. Cette simple constatation faisait virevolter mon coeur dans ma poitrine. Il battait à un rythme soutenue. Et plus je me trouvais avec Lilith, plus je me sentais bien. Je me détendais de plus en plus. Laissant mon antipathie naturelle de coté, pour me montrer sous mon plus beau profil. Je jouais constamment un rôle, peut être même qu'en ce moment même je jouais à être quelqu'un d'autre. J'étais un mec qui semblait gentil, quelque peu timide, et peu sur de lui. Bon, en réalité j'étais à peu près comme cela, sauf que j'avais fais en sorte, ces dernières années, de prendre une certaine assurance. Avec les autres, je n'avais aucune difficulté à le montrer. Arrogant, calculateur, je n'étais pas le genre de type "à marier". Je jouais avec les autres, leur sentiments m'indifférant le plus possible. Mais là, tout de suite, j'étais quelqu'un d'autre, encore, et je me sentais bien mieux dans ce rôle de type romantique.

Quoi que peut être "Romantique" n'était pas le bon mot. Je ne mettais pas encore mis à prononcer de phrases niaises, ou des poèmes à l'eau de rose, en espérant que Lilith me tombe dans les bras. Quoi que j'avais tout de même chanté pour elle, ce qui était en quelque sorte, le summum du romantisme que je pouvais atteindre. Ce qui était déjà pas mal, je l'admettais. Mais je ne voulais pas non plus lui offrir une image qui la séduirait, et qu'un jour elle se rende compte que je n'étais pas ce que je prétendais être. Je risquerais alors de regretter. Je ... Je ... Je ne savais pas vraiment comment je devais agir. Devais-je continuer sur ma lancé, et me montrer aussi gentil, et sincère que je le pouvais ? Pas que cela me déplaisait vraiment. Voir même pas du tout avec elle. Mais je ne voulais pas qu'après il y ait des conséquences. Si je me montrais aussi naturel avec elle, et bien, je souhaitais en échange pouvoir au moins la revoir. Et je remarquais, que c'était tout ce que je souhaitais vraiment.

Depuis la première fois, depuis que j'étais dans cette école, je me sentais à ma place. J'avais comme l'impression que je prenais gout à la musique, et plus pour le plaisir que par sensation de vengeance. D'ailleurs, j'aurais voulu que cela arrive plus tôt. C'était une preuve que je me détachais de mon passé. Que je n'étais pas si meurtrie que je le pensais, et qu'enfin, je pouvais redevenir le garçon souriant que j'étais réellement. D'ailleurs, je pris conscience du léger sourire, bienveillant, qui habitait mes lèvres depuis le début de notre échange. Ca faisait tellement longtemps que je n'avais pas eu envie de sourire aussi naturellement qu'aujourd'hui. Je me sentais léger, et je me demandais si même au plus profond de moi, j'étais aussi serein. Et alors que je me perdais dans la contemplation de la jeune rousse devant moi, elle posa sa main sur mon bras dans un geste sensuelle qui me fit vibrer de toute part.

Depuis combien de temps n'avais je pas réagit aussi fiévreusement à une simple caresse ? Je me revoyais, amoureux de ma meilleure amie, cette fille que j'aurai mieux fait d'éviter. Elle qui était arrivée dans ma, petite, ville d'amérique, dans le but d'y voir son père. Je me souvenais de ses longs cheveux bruns, et de ses yeux bleus profonds qui m'avaient fait fondre au premier regard. Et son nom, que j'avais oublié à force de la nommer "Elle" - bien qu'en réalité je m'empêchais simplement d'y penser par habitude et par peur de la peine - son sourire, son corps tout cela m'avait marqué au fer rouge. Je me souvenais d'elle dans les moindres détails. Je me souvenais de la manière si douce qu'elle avait de me prendre dans ses bras, dans des étreintes amicales, tout du moins pour elle. L'étincelle dans ses yeux lorsque nous jouions au plus forts et qu'elle était sure de gagner. Et sa voix ... C'était la première fille qui m'avait demandé de jouer de la guitare pour elle. C'était la première fille qui avait chanté pour moi.

Et pourtant, aujourd'hui son souvenir s'évaporer dans mon esprit embrumé, laissant place au doux rougissements de la fille si tendre qui se tenait devant moi. J'avais bien vu les joues de Lilith s'embourber encore plus lorsque je l'avais frôlée de la main, mais je n'avais fait aucun commentaires, appréciant pour le moment silencieusement, cette preuve de son intérêt pour moi. Car, se sentirait-elle aussi gênée avec quelqu'un qui lui était totalement indifférent ? Probablement pas. Ou tout du moins, je voulais me convaincre du contraire.

Et alors, Lilith s'excusa de m'avait mis sur le sujet de mon passé. Bien évidemment je comprenais qu'elle s'en veuille, en semblait être une fille qui s'inquiétait pour les autres. Enfin ... Elle semblait être ainsi avec moi. Ou alors je me faisait des idées, et ce n'était de sa part qu'une marque de politesse. Je ne répondis rien, alors qu'elle inspira à plusieurs reprises, et sembla réfléchir. Elle voulait parler, mais cherchait ses mots. Je la laissais faire, et me contentais de me griser de la sensation de sa main sur mon bras. J'avais la chair de poule. Et des frissons de plaisir remontaient ma colonne vertébral par vague intense. C'était agréable, peut être même beaucoup trop.

-Mais...je suis contente de voir qu'au moins...tu es heureux quand même...à cause de moi.

- Je dirais plutôt "Grâce" à toi... répondis-je au tac-au-tac, sans même réfléchir à mes mots.

Je fus ravi de constater la rougeur sur ses joues revenir encore. Dieu, je sentais que je pourrais me satisfaire éternellement de cette couleur si spéciale sur sa peau. C'était vraiment quelque chose que je trouvais d'adorable, lui donnant une beauté timide encore plus appréciable pour moi. D'ailleurs, elle avait aussi remarqué et semblait agacée par les rougissement dont elle me rendait presque responsable. Je souris alors qu'un rire nerveux s'échappa de ses lèvres. A mon grand regret elle retira sa main de mon bras. Ce geste m'attrista sans que je ne puisse vraiment comprendre cette réaction. Je voulais la sentir proche de moi, physiquement j'entends. Étrangement, son contact me rendait serein, calme, joyeux. Alors, recherchant encore cette douceur, dans un geste fluide et spontané, je m'emparais de la main qu'elle avait posé sur sa jambe.

- Moi je trouve ca plutôt adorable ... Dis-je en caressant sa joue de ma main libre.

J'eus encore le plaisir de voir les rougeurs venir, et un petit rire s'échappa de mes lèvres. Je m'arrêtais lorsque je pris conscience de la distance restreinte, plus que jamais, entre nos deux corps. Entre nos deux visages. En réalité, j'étais à quelque centimètres de celui de la jeune fille, et nos souffles semblaient pouvoir se mêler. J'étais pétrifié. J'avais envie de m'avancer encore un peu plus, mais je redoutais un refus de la part de la jeune femme. Pourtant, je décidais, dans une envie incontrôlable et inévitable, de me penchais encore un peu plus vers elle. Mon coeur manqua un battement, et mes doigts s'entremêlèrent au sien...

Depuis longtemps je n'avais pas ressenti une telle satisfaction au fait d'être proche physiquement de quelqu'un. C'était une chose pourtant qui m'arrivait souvent, étant donné que je trainais derrière moi une sorte de passé de Don Juan dont j'avouais ne pas être vraiment fier. En tout les cas, aujourd'hui je ne l'étais pas. Il faut dire que j'avais un charme naturel auquel les filles n'étaient insensible. J'en jouais beaucoup en règle général. Il n'était pas très dur de séduire lorsqu'on avait prit l'habitude de répéter les même gestes comme moi. Le regard indifférent, pas vraiment froid, mais qui semblait vouloir annoncé que je ne trouvais aucun intérêt à la fille en face. Puis, lorsqu'elle voulait entamer la conversation, répondre par de courtes phrases, les yeux un peu fuyards. Le sourire en coin, enfin, qui en général faisait bredouiller la fille d'en face, qui perdait le fil de ses pensés durant quelques secondes. Après, reportait toute son attention sur elle, et ne plus du tout la lâcher du regard, lui faisant croire qu'elle avait réussit à susciter notre intérêt. Lui sourire, plus franchement, avec arrogance même. Les hommes qui savent ce qu'ils veulent réussisse en général plus facilement à l'obtenir. Tout du moins, à force d'observation j'en étais venu à cette conclusion peu glorieuse. Après, l'approcher, doucement, lui laissant voir et comprendre ce qui allait se passer. Et souvent, pétrifiée et fascinée, la douce femme se laissait faire gracieusement. Très gracieusement.

Mais cette fois ce fut différent. Je n'avais pas eu besoin de mettre en place toute cette mascarade que je trouvais fort stupide et perfide maintenant. C'était comme si je voyais clair. Comme si je comprenais mieux ce qui m'entourait, et mes actions peu glorieuses. Je me trouvais bien stupide, et presque cruel de jouer ainsi avec de jeunes filles qui n'avaient probablement rien demandée. Mais j'en avais eu besoin, aussi étrange que cela puisse paraitre, j'avais eu besoin de ce sentiment en moi, lorsque leur regard se faisaient étincelant et désireux. Cette impression que je pouvais recevoir l'attention d'une fille sans même qu'elle ne me connaisse. Ce sentiment de chaleur qui m'envahissait le temps d'une étreinte éphémère. C'était bien bête comme manière de faire, mais alors je n'avais pas cru qu'un jour je rencontrerai quelqu'un comme Lilith.

Elle était si douce, si adorable. Mignonne, belle en tous points. Je me sentis défaillir alors qu'elle restait pétrifié, lorsque nos visages étaient proches. Très proches. Sa main dans la mienne était tiède, douce, et si gracile. Elle était faite pour moi. C'était une sensation nouvelle qui m'envahissait, alors que je sentais une vague d'assurance déferler en moi. Elle était faite pour moi. Cette pensé unique fit virevolter mon coeur dans ma poitrine, qui risquait d'exploser sous la force des battements de mon organe. Ma main sur sa joue semblait brulante, mais le contact avec sa peau si douce m'était trop agréable pour que je ne la retire. Et sa main dans la mienne... Son souffle sur mon visage alors qu'elle me murmurait de doux mots, tout cela me fit perdre la tête, et je fermais les yeux sous la sensation de mon désir qui m'envahit d'un coup. Soudainement, ses lèvres trouvèrent les miennes.

Bien évidemment, j'avais eu envie de l'embrasser, mais la rapidité avec laquelle la jeune fille avait passé la dernière barrière entre nos deux corps me fit défaillir. J'ouvris les yeux sous l'effet de la surprise, mais me reprit bien vite sous la sensation merveilleuse de ses lèvres sur les miennes. Je goutais à la douceur de sa bouche, timidement d'abord. Nos lèvres bougeaient à l'unisson, et je fermais de nouveau les yeux pour supporter la vague de désir qui me submergea. Je la rapprochais de mon corps, un peu plus. Sa main dans la mienne enserrait mes doigts, et cette pression me ravissait. Ma main sur sa joue descendit un peu pour s'emparait de sa nuque. Dans un mouvement doux et passionné dans un même temps, je l'avançais un peu plus vers moi, ma bouche écrasant la sienne avec plus de force. Je passais langoureusement ma langue sur ses lèvres, exigeant l'ouverture à sa bouche. Je goutais également à la saveur sucré de sa bouche, en un arrière goût délectable. Je ressentis alors le besoin futile de respirer.

Je quittais alors les lèvres de Lilith, durant une petite seconde, le temps de reprendre mon souffle, et pour qu'elle puisse faire de même. Je n'ouvris pas les yeux, ne souhaitant pas briser la bulle de confort dans laquelle j'étais. Je m'emparais de nouveau ses lèvres avec une passion nouvelle qui dévorait mon corps. Cette fois, je forçais l'entré à sa bouche, et caressait sa langue de la mienne dans une danse érotique. Son haleine envahit ma bouche, fraiche et douce. Je ne pus retenir un gémissement de plaisir, c'était trop pour moi. Remarque faite, ce ne serait jamais trop. J'avais l'impression de devenir fou, de ressentir pour la première fois une sensation délicieuse qui m'avait manqué.

J'étais entier. J'était moi. Et jamais plus je ne voudrais manquer de dissernement. Jamais plus je ne voudrais être séparé d'elle. J'avais besoin d'elle, plus que de quiconque dans ce monde. Dans ma vie. Je sentais aussi cette impression qui m'était bien plus familière. L'addiction. Tel un drogué, j'avais un besoin physique et morale de la sentir proche de moi. Je m'accoutumais tout à fait à sa présence près de moi. Mais le besoin de respirer était vitale pour tout humain normalement constitué. A contre coeur, je quittais de nouveau ses lèvres, mais bien que mon visage quittait le sien, je restais près de son corps. Je remarquais alors que je l'avais collé à moi, mettant levé de son siège, je lui faisais face, et ma main était toujours sur sa nuque.

- Whoa ... Lilith c'était ... Whoa ...

Fais gaffe mec, tu jubile presque ! Je me ressaisi du mieux que je pouvais, ce qui se révélais pas vraiment conc luant, et sourit à Lilith, ma bouche forma une grimace éblouissante, et je sentais presque mes yeux pétillaient de bonheur. Je les devinais en tout cas. Je souriais comme un gamin éblouit par la beauté d'un noël blanc. Sauf que dans mon cas, j'étais fasciné par la beauté de créature que je tenais dans mes bras. C'était si merveilleux. La vie me sembla moins injuste en cette instant, et je sus que je pourrais être heureux, bien avec moi même, tant qu'elle serait la pour faire ressortir le bon coté de ma personnalité. Elle était un ange. Mon ange.

- Je pense même que Parfait, c'est loin du conte, murmurais-je faisant référance à ce qu'elle avait dit plus tôt.

Je me sentais bien. Même plus que bien, et je semblait ne pas pouvoir penser à autre chose. Combien de fois les mots ainsi, si simple et réel me tournaient dans la tête dans une vérité si belle. Je me sentais bien. Alors que notre baiser, si doux et passionné, s'était terminé par de long essoufflements de notre part à tout les deux, Lilith avait posé sa tête sur mon torse. Je compris, lorsque la dernière chose que je pus voir fut les douces rougeurs sur ses joues, qu'elle cachait sa gêne. Ou alors cherchait-elle à être proche de moi, physiquement ? Malgré moi cette pensé fit accélérer les battements déjà erratiques de mon coeur, et je me mis à sourire comme un abruti. Je me sentais bien. Si bien. Tiens, encore une fois ? Je commençais à régresser. Si je ne faisais pas gaffe je serais prés à ronronner comme un chat. Mais c'était si agréable de sentir le contact de Lilith près de moi. Contre moi en fait. Et ce rapprochement m'était comme indispensable. Je me sentais si bien avec elle. Contre elle.

Sans vraiment que je n'y prenne garde, dans un élan naturelle, presque instinctif même, je mis mes bras autour d'elle, lâchant sa main pour approfondir un peu plus notre étreinte, douce, calme, si différente de la passion qui m'avait envahit lorsque je l'avais embrassé. Et quel baiser ! Jamais je n'avais senti un tel déroutement, un tel éblouissement en embrassant une fille. Et je l'avais uniquement embrassée ! J'imaginais à peine comment je pourrais réagir en lui tenant la main en publique ou en dormant dans ses bras. J'exploserais certainement de bonheur. J'étais si bien avec elle. J'étais si bien dans ses bras. J'aimais tant être contre elle, comme maintenant, la maintenant simplement contre mon torse, comme si ce fut une position qui m'était naturelle. J'adorais ca. Son odeur parfumé envahit mes narines, et je fermais les yeux, me laissant envahir par les sensations que je ressentais.

Depuis combien de temps n'avais-je pas été aussi bien avec une fille ? je crois même que jamais je n'avais été aussi bien auprès d'une jeune et belle demoiselle, bien que belle soit un terrible euphémisme pour décrire la beauté flamboyante de Lilith. Elle m'aveuglait, m'éblouissait, me rendait ivre, me rendait ... Dépendant. Et tout cela en quelques heures à peine ? Je devais probablement être fou. Comment est ce que je pouvais ressentis de tel sensations auprès d'une fille en la connaissant que depuis quelques heures ? C'était irrationnelle. C'était illogique. C'était impossible. C'était merveilleux... Que dire de plus ? Je ne pouvais pas aller contre cette merveilleuse émotion qui me rendait muet. Mais je voulais entendre sa voix, encore. Un peu. Rien que pour un mot, un simple mot. J'en avais besoin.

Mais en attendant je la tenais contre moi, et je savais qu'elle pouvait aisément entendre les battements de mon coeur qui risquaient de faire exploser ma poitrine. Je ne m'en sentais nullement gêné, je trouvais même plutôt sa marrant, en quelque sorte. Alors que j'étais nul dans le fait de dire ce que je ressentais, elle pouvait facilement le sentir, le comprendre. Ce que je ressentais ... Ca faisait si niais de dire cela ainsi. Je n'étais pas le genre de type qui se préoccupait de ce qu'il ressentait, parce que ca n'avait jamais vraiment été aussi sensationnel pour moi. Alors la... Je ris un peu, contre les cheveux de Lilith. Les mots "Coup de foudre" venaient de me traverser l'esprit. Etait-ce possible alors ? De tomber amoureux d'une fille avec un seul regard ? Et est ce qu'il était possible de vivre cela plus d'un fois dans une vie ? Pas que je ne le voulais pas, mais disons que la dernière fois ca avait très mal finit pour moi, et les séquelles étaient encore présentes.

Lilith releva alors le regard vers moi, et je remarquais qu'elle était toute rouge, c'était vraiment trop mignon. Je lui souris, mi-moqueur, mi-contemplatif. Je ne sais pas si elle remarqua le pétillement dans mes yeux.

Je me figeais soudainement. Arrêtant ma respiration. La voix de ma belle Lilith me faisait perdre la notion de réel, je me perdais dans ses intonations si douces, si mélodieuses, qui me calmaient, qui me rendait fort et pourtant pliable à tout ce qu'elle pourrait me demander. Rien que le son de sa voix dominer mes décisions pour les siennes. C'était assez troublant de croire cela. Mais c'était si ... Enfin, je me sentais bien. Mais lorsqu'elle finit de parler, je tentais de déchiffrer ses mots, et lorsqu'enfin l'information monta à mon cerveau je m'écartais d'elle pour la regarder dans les yeux. Elle avait probablement tenté de me cacher sa gêne en reposant sa tête contre mon torse, mais j'avais besoin de la regarder dans les yeux. Son regard émeraude me rendait fou.

- Lilith tu ... Commençais-je à demi-voix.

J'étais quelque peu abasourdi par ce qu'elle venait de me dire. Je trouvais cela tellement étrange. Elle était pourtant si belle, si adorable, si douce, si gentille, jolie, sexy, mignonne, marrante, et j'en passe. Etais-je le seul homme qui l'est remarqué ? Si j'en croyais ses dits c'était apparemment le cas. Etait-ce le sens des mots "Coté expérience, je suis à zéro" ? Je me sentis soudainement bien stupide. Je regrettais presque de l'avoir embrassée. Pas que je regrette vraiment de ... enfin c'était vraiment un baiser extraordinaire, de loin le meilleur que j'eus le loisir d'expérimenter, et si elle ne m'avait pas dit qu'elle était à Zéro, alors je ne l'aurai jamais deviné. Elle embrassais magnifiquement bien, avec une envie, une douceur que je rencontrais pour la première fois. Une certaine timidité aussi. Que maintenant je comprenais un peu mieux, mais que j'appréciais toujours. Je ne pus retenir un certain sourire de satisfaction. Fichu virilité masculine !

- Tu veux dire que c'était ton ... Premier baiser ? Demandais-je plus pour prendre conscience des mots que par envie de réponse.

Je souriais, heureux. Je me sentais même extrêmement bien en fin de compte. C'était si magique que de pensais que j'étais son premier petit ami... Oula !! Minute papillon. Etait-ce ce que j'étais ? Son petit ami ? Ou alors n'était-ce qu'un baiser échangé, dans un studio de chant, avec un parfait inconnu sous une simple envie ? Je ne le voulais pas. Réellement pas. Rien que d'imaginer que Lilith pourrait sortir de cette pièce et qu'un jour peut être je la verrais avec un autre garçon me rendait furieux. Je serrais un peu plus mes mains autour d'elle. Je la voulais pour moi. Rien que pour moi. Et j'espérais qu'elle ne partira pas en courant.

- Je trouve ca plutôt ... Étrange. Je veux dire ... tu es si ... Spéciale. Dans le bon sens du terme je veux dire. Comment se fait-il qu'ancun garçon ne soit tombé sous ton charme avant ?

Ma question venait d'une curiosité pure, sans aucune pensés malsaine. Je voulais vraiment comprendre.

Je n'en revenais toujours pas. Je l'observais, me plongeais dans les détails merveilleux de son corps si sublime. J'avais juste envie de la prendre et de la serrer contre moi. Ce dont je ne me privais aucunement d'ailleurs. Mais tout de même. Lilith, de pars sa taille, son sourire, son caractère, sa douceur, semblait symboliser un équilibre parfait qui me séduisait tout à fait. Je ne trouvais pas en elle, pour le moment , une chose qui puisse me refroidir. Me rendre plus suspicieux. C'est vrai, c'était presque inhumain d'être si parfaite. Je devais peut être me méfier, sortir de cette pièce et tentais de savoir ce qu'il se disait sur elle. Quoi que, elle ne semblait pas être non plus du genre très sociale comme fille. Ce qui n'était pas pour me déplaire, et même je trouvais ca super. Enfin, peut être que quelqu'un dans cette école pourrait m'apprendre quelque chose d'intéressant sur elle. Je ne sais pas. Remarque, j'admets que je n'avais aucunement l'envie de partir. Voir même, cette simple idée me rebuté complètement. Quelque chose en elle me donnait confiance. J'avais confiance en elle, et c'est cela qui faisait que finalement je ne pouvais pas penser qu'elle jouait la comédie, ou qu'elle n'était pas ce qu'elle prétendait être à cette instant.

Je la serrais contre moi, son odeur sucré m'envahissant en vague enivrantes qui me rendaient fébriles. Non, franchement je ne pouvais pas penser une seule seconde à la possibilités de peut être partir. Je me relaxais. J'avais l'impression qu'un poids énorme venait de disparaitre de sur mes épaules. Que je pouvais même sourire sans me sentir crisper, obligé, comme je l'avais été jusqu'à aujourd'hui. Des années. J'avais passé des années avec un visage morne, sans pouvoir sourire jamais. Même pour mes soeurs, même pour mon père. Je savais pourtant que je les avais inquiété. Mais je n'avais rien pu y faire. Et maintenant, avec Lilith, je me sentais comme ... Naturelle. Je n'avais pas besoin de jouer la comédie.

Mais voila, maintenant il y avait un autre risque, et dans une ultime seconde de clarté dans mes pensés je n'eus pour seule prière que le fait qu'elle reste ici elle aussi. Et qu'elle ne soit pas d'un naturelle curieux. Je ne voulais pas même imaginer ce qu'elle penserait de moi si elle apprenait que j'avais déjà couché avec une bonnes dizaines de filles ici... Vingtaine, d'accord, mais pas plus ! Je n'avais pas eu le temps de m'en envoyer plus. Et puis ... Comment est ce que je pourrais, si elle l'apprenait, me justifier ? Avec un truc du genre : C'est pas ce que tu crois ma puce, j'ai juste besoin de baiser tout ce qui bouge pour me persuader que je suis une mec viril. C'était minable. Et finalement, peut être que tout mon traumatisme, causé par une seule et unique fille était exagéré. Mais j'en avais eu affreusement besoin, sans que cela ne puisse être compréhensible pour ceux qui m'entouraient. J'avais eu besoin de me sentir hommes. De me sentir viril. De me sauter toutes ses filles sans intérêts et insignifiantes. J'étais une enflure, je le savait pertinemment.

Et ce dont j'étais encore plus certains, c'est que je pouvais changer. Parce que dans mes bras, aux joues rougissantes et au sourire ensorcelant reposait une fille tout à fait merveilleuse. Une chanteuse de talent. Ma chanteuse. Ma chanteuse, ma petite amie ?Dieu, si elle savait combien je rêvais de pouvoir réussir à la considérer ainsi, juste pour elle. Combien je rêvais que nous puissions vivre dans une bulle de confort comme maintenant, juste heureux d'être ensemble. Et je ne la connaissais que depuis quelques heures. Et j'avais encore tellement à apprendre sur elle. Sa couleur préféré ? Son plat préféré ? Son souvenir d'enfance le plus heureux ? Le plus triste ? Et le rêve dont elle se souvient, qui l'aurait traumatisé ? Je voulais absolument tout savoir. Jusqu'aux plus petit détails de son histoire, de sa personne, et peut être même de son corps ... Mais pour plus tard. Bien plus tard.

Étrangement, pour la première fois depuis longtemps, je voulais prendre mon temps. ET surtout en sachant que j'étais le premier. J'étais le premier, c'était tout simplement beau. Merveilleux. Ca rajouté à la beauté de notre toute nouvelle relation. Savoir que je suis le premier à l'embrasser me donner du pomme au coeur. Savoir que j'étais le premier à la considérer comme Mienne. Bordel elle était à moi ! Et j'étais le premier qui pouvait la serrer aussi étroitement dans mes bras. Si c'était pas énorme ! Ca l'était plus ! J'étais très très trop heureux. Vraiment, et c'était en partie parce que j'étais le premier. Je voulais ainsi prendre mon temps avec elle, aller à son rythme. Et la perspective de la laisser prendre les reines pour décider de la rapidité avec laquelle notre relation évoluera me donnait encore plus envie de ... La serrer contre moi.

D'ailleuts, Lilith se montra soudainement d'humeur un peu plus taquine. Je ne sais pas. Elle répondit à ma remarque, un sourire moqueur aux lèvres. Et elle se serra contre moi, me demandant si ca me dérangeait. Taquine, joueuse, j'adorais lorsqu'elle parlait ainsi, avec ce ton doux et suave. Je ris un peu , posant mes lèvres sur son front.

- Je trouve ca plutôt ... Hum ... Bien en fait. Rien que la perspective que de t'avoir contre moi, de t'avoir embrasser, et de savoir que je suis le premier à le faire, me rend un peu trop joyeux. Mais c'est bien. Je regrettes presque de ne pas être aussi vertueux que toi ... Rajoutais-je d'une voix un peu plus triste.

Il est vrai que ma vertue n'était pas de mes qualités les plus évidentes. D'ailleurs je n'en avais même plus à ce niveau la ...

Combien de filles avaient souhaité toucher mon coeur avant elle ? Combien de filles avaient souhaité que je les tiennes ainsi contre moi, juste pour le plaisir de les sentir contre moi ? Combien avaient souhaité que ce soit plus que pour le sexe simple et pure, sans sentiments et sans attachement. Combien de PC avais-je eu au cours de ma vie ? Au cours de mes pauvres petits 17 ans de vie, d'adolescence dépravée. D'actes stupides et irréfléchis. De peine et de douleur causés par simple égoïsme. Combien de filles avais je fait pleurer parce que je me pensais incapable d'aimer ? Parce que je ne voulais tout simplement pas les aimer. Les prendre dans mes bras, et leur chuchoter des mots doux à l'oreille pour les sentir frémir contre moi. Ou alors les inviter au cinéma pour les bécoter dans une salle noire. Les amener au restaurant pour passer un instant d'intimité avec elle, à se moquer des autres et à vivre simplement. Et combien de temps résisterais-je encore à l'envie d'être heureux ?

Mais alors, à cette instant, alors que je souriais fièrement et bien niaisement à cette fille si spéciale que j'avais dans mes bras, je me demandais pourquoi est ce que je continuais à me montrer si distant avec le reste du monde. Pourquoi est ce que m'évertuais à toujours vouloir des aventures sans lendemain parce que je voyais l'amour comme étant violent, douloureux et inutile. Je ne pouvais m'empêcher d'avoir peur. Je ne savais pas vraiment comment je devais réagir. Bien que j'avais eu pas mal d'aventure avec des filles, toutes plus excentriques et différents les unes que les autres, je ne savais pas comment plaire à une fille. Et encore moins comment lui plaire tout en étant moi même. J'avais une fois, une seule et unique fois était moi même avec une fille, et elle s'était jouée de moi. M'avais blessé, m'avait trahit, m'avait rabaissé. Elle m'avait tué, probablement, m'avait fait prendre conscience que tout n'était pas beau et que je devais me montrer dur pour être aimer.

Et pourtant, alors que je lui avouais que je la voyais comme une beauté unique et merveilleuse,après un baiser léger, elle me dit elle même qu'elle me voyait comme un type gentil, doux, talentueux, et à croquer ... Je rougis un peu à cette dernière remarque. Preuve que ce qu'elle me disait me toucher vraiment. Je ne rougissais jamais, ayant en général le contrôle totale de mon corps et de mes sentiments. De mes réactions face à une tel beauté. Et pourtant, j'ai rougi, un instant, très court certes mais tout de même réel, mes joues se sont teintées en roses. Mais très vite cependant, je reprenais contenance, et lui souris tendrement. Je ne pensais certes pas sérieusement que j'étais ainsi. A une époque peut être oui, mais maintenant, je n'en étais plus si sur.

J'avais longtemps était doux, et gentil. J'étais souvent considéré comme un garçon aux multiples qualités, ainsi, qui plaisait aux filles. D'ailleurs, ma mère m'avait appris à les considérer comme des princesse. Et j'avais depuis longtemps oublier cette enseignement, j'en prenais maintenant conscience. J'étais une enflure de premier, et même si Lilith ne le voyait pas encore, elle verrait bien vite que je n'étais pas un garçon gentil. Non, je ne l'étais pas. Manipulateur, et pervers,oui, autant qu'elle le voulait. Je ne le cachais pas d'ailleurs, et j'étais sur qu'elle connaissait au moins une fille dans cette école qui avait déjà eu affaire à moi, plus que part simple aide pour un cours. Beaucoup plus. Mais si elle me voyait comme doux et gentil, cela ne voulait-il donc pas dire que je pouvais changer ? Je ne savais plus. Je savais qu'à un moment j'avais été ainsi, avec les filles. Mais depuis des années avaient passés, et je ne savais plus qui j'étais vraiment.

Talentueux, je ne sais pas. J'avais beaucoup travaillé pour en arriver la où j'étais avec une guitare, mais j'avouais que j'étais plutôt fier de moi sur ce coup là. J'avais assuré. Et j'appréciais le fait que mon travail était récompenser. Surtout par elle. Ma Chanteuse. Lilith, ma Lilith. Et Dieu que j'adorais dire cela. Je caressais sa joue, doucement, dans un mouvement tendre et affectueux. Ma douce s'éloigna de moi, ce qui ne me plut nullement. Déjà possessif ? Probablement oui. En tout les cas, j'étais déjà drogué, c'était trop tard pour que je reprennes mes esprits. Elle s'assit sur la table, me tenant la main. Je me tenais debout face à elle, placé entre ses jambes pour que nos corps soit toujours les plus proches possibles. Elle me demanda de parler de moi.

Cette simple demande me stressa d'un coup. Je me tendis contre elle, et la regarda avec une expression affolée. Parler de moi, que voulait-elle dire par la ? Je décidais cependant que je ne voulais pas lui cacher quoi que ce soit pour le moment. En tout les cas, je pouvais bien lui parler de mes origines, sans pour autant toucher le sujet sensible. Tout du moins j'espérais qu'elle ne m'obligerait pas à parler de mon amour perdu et inexistance.

- Hum ... Bien sur, si tu me parles de toi ensuite. Dis-je en caressant son nez du bout du doigts, la faisant grimacer.

Je trouvais le sourire, me détendais un peu et commencer à parler, doucement.

- Je suis né dans le conté de Washington, dans une petit village où tous le monde se connait. J'ai deux grandes soeurs. Et mes parents étaient vu comme le couple parfait. Très amoureux et depuis des années l'un à l'autre. Dis-je en me remémorant la beauté du couple qu'ils constituaient, un sourire tendre aux lèvres. Mais le jour de mes 8 ans, ils ont pris la voiture est ... Mon visage s'assombrit d'un coup. Ils ont eu un accident. Ma mère est morte sur le coup tandis que mon père fut paralysé des deux jambes. A partir de là, je me suis occupé de lui et mes soeurs sont partis, deux ans après l'accident, pour étudier. C'est aussi pour ca que je n'ai jamais connu l'école. Je restais avec mon père pour m'occuper de lui.

J'avais dis tout cela en tentant de contrôler mes émotions, mais ca me faisait souffrir que d'en parler, cependant c'était moins pire que de parler d'Elle. Je souris un peu à Lilith. Je me sentais écouter avec elle, ca faisait du bien. A l'époque de l'accident, tout le monde se montrait très gentil avec nous mais jamais personne ne s'est préoccupé de ce que nous voulions. Parler, simplement. Et aujourd'hui, enfin, je parler de ce passé qui m'avait fait pleurer.

- Il ne s'est jamais remarié, et je regrette parfois d'être si loin de lui. Je ne suis pas habitué au fait de ne pas l'avoir près de moi et de devoir m'occuper plus souvent de ma personne plutôt que de la sienne. Avouais-je un petit sourire aux lèvres. Et toi ? Acceptes-tu de me dire qui sont tes parents ?

C'était un bon moyen pour en apprendre un peu plus sur elle.